28 mai 2006
7
28
/05
/mai
/2006
13:06
Par Marie-Noëlle VALLES
MADRID (AFP) - Trop de sushi tuera le sushi: selon les écologistes de Greenpeace et WWF, les stocks de thon rouge en Méditerranée s'épuisent à une vitesse alarmante en raison d'une surexploitation due à l'énorme demande du marché japonais.
"Le Japon absorbe entre 90 et 95% des captures de thon rouge et celui de Méditerranée est tout particulièrement apprécié", explique José Luis Garcia, responsable du secteur Mer à l'ONG écologiste WWF. Le prix d'un bel exemplaire de thon rouge peut dépasser les 50.000 euros au Japon.
"En ouvrant de nouveaux marchés, on a poussé encore plus l'exploitation", ajoute-t-il en référence à la vogue internationale du sushi.
Les écologistes veulent alerter l'opinion avant une réunion en Croatie de la Commission internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (ICCAT, selon son sigle anglais) qui réévaluera pour la première fois depuis 2002 les quotas de capture annuelle fixés à 32.000 tonnes de thon pour la région "Atlantique oriental". Avant la Croatie en novembre, les scientifiques de l'ICCAT vont se retrouver du 12 au 18 juin à Madrid pour mettre au point leurs recommandations. C'est là que Greenpeace et le WWF veulent se faire entendre.
"En 2002, les scientifiques recommandaient 22.000 tonnes, mais l'ICCAT a décidé de donner 10.000 tonnes de plus" dit Garcia. Or ces quotas, déjà surdimensionnés, ont été allègrement violés, selon les écologistes, qui affirment que les captures ont atteint 40 à 50.000 tonnes en 2005. "Cette fois, nous voulons voir les quotas baisser énormément, à la mesure de la crise" dit Garcia.
Les écologistes désignent les pêcheurs comme responsables de la surexploitation. Mais pas n'importe lesquels: les pêcheurs industriels dont les flottilles guidées par satellite et avions encerclent les bancs de thon qui se forment à l'époque de la reproduction, en capturent des milliers d'un coup et les emmènent dans des fermes aquicoles pour les engraisser. Ces centres, alimentés par d'importantes subventions de l'Union européenne, n'ont de fermes que le nom, car ils ne pratiquent aucunement l'aquaculture: le thon rouge est en effet incapable de se reproduire en captivité."
"En 2002, les scientifiques recommandaient 22.000 tonnes, mais l'ICCAT a décidé de donner 10.000 tonnes de plus" dit Garcia. Or ces quotas, déjà surdimensionnés, ont été allègrement violés, selon les écologistes, qui affirment que les captures ont atteint 40 à 50.000 tonnes en 2005. "Cette fois, nous voulons voir les quotas baisser énormément, à la mesure de la crise" dit Garcia.
Les écologistes désignent les pêcheurs comme responsables de la surexploitation. Mais pas n'importe lesquels: les pêcheurs industriels dont les flottilles guidées par satellite et avions encerclent les bancs de thon qui se forment à l'époque de la reproduction, en capturent des milliers d'un coup et les emmènent dans des fermes aquicoles pour les engraisser. Ces centres, alimentés par d'importantes subventions de l'Union européenne, n'ont de fermes que le nom, car ils ne pratiquent aucunement l'aquaculture: le thon rouge est en effet incapable de se reproduire en captivité."